Chez les oléiculteurs les plus traditionnels, il existe une croyance associée à la taille mécanisée de l’oliveraie qui est rarement positive. Cependant, de nombreux agriculteurs pratiquent déjà ce type de taille, car dans les systèmes de culture à haute densité, c’est une tâche qui s’inscrit parfaitement dans leurs fondements.
C’est pourquoi, dans cet article, nous allons vous parler des bases de la mécanisation d’une tâche aussi importante que la taille et des différentes interventions de taille qui peuvent être mécanisées.
Pourquoi mécaniser la taille de l’oliveraie en haie ?
Les cultures à haute densité ou cultures en haie comme l’oliveraie ont des bases ou des fondements très clairs :
- Mécanisation des travaux et réduction de la main-d’œuvre
- Entrée en production précoce et haute productivité
- Augmentation de l’efficacité dans l’utilisation des ressources.
Dans le cas de l’olivier, la taille a traditionnellement représenté, après la récolte, l’opération de culture qui demande le plus de main-d’œuvre. Actuellement, nous connaissons tous la problématique de la main-d’œuvre spécialisée en agriculture et l’augmentation des coûts de production que représente aujourd’hui son emploi par rapport aux tâches mécanisables.
La taille est l’une des principales pratiques qu’un oléiculteur peut et doit utiliser pour réguler la production et maintenir des plantations avec une santé et une longévité correctes.
Objectifs de la taille de l’olivier
La taille est l’une des principales pratiques qu’un oléiculteur peut et doit utiliser pour réguler la production et maintenir des plantations avec une santé et une longévité correctes.
Dans le cas de l’oliveraie en haie ou oliveraie super-intensive, nous devons remplacer le vieux concept de plante individuelle par celui de « haie continue » ou « mur productif », mais l’ensemble des objectifs recherchés reste le même que pour la taille de l’olivier traditionnel :
- Orienter la croissance de l’arbre vers l’obtention d’une forme déterminée et adéquate.
- Générer un microclimat propice qui maximise l’interception de la lumière, assure une bonne ventilation et réduit l’ombrage.
- Obtenir un bon équilibre entre végétation et production de l’oliveraie.
- Obtenir une production élevée par unité de surface.
- Minimiser les coûts et la main-d’œuvre.
NOTE : Lors de toute intervention de taille, il faut tenir compte des effets qu’elle aura sur le présent et l’avenir de la plantation (productivité et habitude végétative).
Quelles sont les conséquences de la mécanisation de la taille de l’oliveraie en haie ?
Si l’un des buts de la taille est de nous aider à produire plus de fruits et de manière plus constante, nous devons connaître les conditions dans lesquelles l’olive est produite.
En effet, l’arbre passe au cours de sa vie par différentes phases ou périodes (formation, production, vieillesse) et la taille doit s’y adapter. C’est pourquoi il est déterminant de connaître le rôle des organes de cet arbre et les conséquences que peut avoir leur suppression.
Comme vous le savez, les bourgeons à fleurs sont généralement situés sur les pousses qui ont poussé l’année précédente, tandis que la croissance de l’arbre en épaisseur et en longueur est déterminée par les bourgeons à bois. À part cela, la feuille est l’organe fondamental pour le fonctionnement de la plante (génération d’énergie et nutrition).
Et c’est l’un des principaux aspects à prendre en compte lors de la taille : « le maintien d’une relation correcte entre la quantité de feuilles et de racines, et la surface de feuilles et de bois ».
Nous modifions ces relations lors de la taille et nous devons toujours les maintenir à des valeurs élevées, proches de l’optimum.
Comment les coupes de taille influencent-elles l’olivier ?
Les coupes de taille peuvent être effectuées de deux manières, soit sur une branche épaisse, soit sur une branche fine en l’amputant totalement ou en la rabattant (coupe de rabattage ou coupe d’éclaircie).
La coupe d’éclaircie améliorera l’éclairage des branches, celles-ci s’épaissiront et pousseront latéralement, améliorant ainsi la nutrition, la floraison et la fructification.
Dans le cas de la coupe de rabattage, on favorise le débourrement des bourgeons dans la zone conservée (également appelée étêtage ou pincement).
Les deux nous aident, dans l’oliveraie en haie, à conserver une structure productive adéquate et à maintenir la haie dans des dimensions appropriées pour sa gestion correcte.
Comment un arbre réagit-il à la taille ?
La priorité est toujours la survie. C’est une clé pour comprendre comment les cultures se comportent face aux interventions de taille : l’olivier a une sensibilité extrême, assurant d’abord sa survie et ensuite sa production… aller à l’encontre de cela, c’est aller à l’encontre de nos propres intérêts.
L’opération de taille doit être conçue en tenant toujours compte de la tendance naturelle, sachant que l’olivier a la capacité de se renouveler par lui-même, ce qui permet son rajeunissement constant par la taille.
Un olivier formé rationnellement produit à peine des « gourmands » ou des branches adventives, car leur apparition est une manifestation claire d’un olivier peu équilibré.
Quels facteurs influencent la taille de l’oliveraie ?
Comme pour tous les travaux, il existe dans la taille une série de facteurs qui détermineront sa réalisation et dont nous devrons tenir compte si nous voulons atteindre les objectifs fixés précédemment.
- Âge de l’oliveraie : nous devons différencier clairement les étapes par lesquelles passe l’oliveraie pour réaliser les interventions les plus adaptées (taille de formation, taille de production, taille de rajeunissement).
- Sol et climat : l’intensité des coupes dépendra de son degré de développement, lequel est la conséquence de la clémence du climat ainsi que de la fertilité et de la qualité du sol.
- Variété : l’habitude de croissance et la vigueur de chaque variété sont différentes, et par conséquent nous devrons adapter les interventions de taille à chacune d’elles.
- Pratiques culturales : irrigation, gestion des mauvaises herbes… tout cela peut et doit nous aider à trouver un bon équilibre végétatif-productif en complément de la taille.
- Époque de taille : en différenciant les interventions réalisées en hiver et les opérations effectuées pendant l’été.
**Dans les zones où les gelées sont tardives, la taille hivernale devrait être retardée au début du printemps.
- Type de taille et système de conduite : à mesure que nos connaissances sur le système de culture augmentent, de nouveaux systèmes de formation apparaissent ainsi que de nouvelles méthodes et machines disponibles pour les réaliser.
Quels types de taille peuvent être mécanisés ?
À mesure que le système a évolué, les ressources disponibles pour l’oléiculteur ont également progressé. Aujourd’hui, il existe une diversité d’équipements de taille pneumatiques hautement efficaces, ce qui a permis de réduire le temps d’exécution des opérations et nous permet d’affirmer que « la taille de l’oliveraie est totalement mécanisée ».
Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas ponctuellement réaliser des opérations manuelles pour nous aider à atteindre les objectifs mentionnés (en fait, c’est même recommandé car les machines n’ont pas encore la capacité de distinguer les « bonnes » branches des « mauvaises »).
Nous devons rappeler que dans l’oliveraie, le système de conduite sera limité par l’utilisation de machines à vendanger, ce qui conditionnera la dimension que les arbres peuvent atteindre, devant limiter leurs dimensions par la taille en :
On peut donc différencier les types de taille/interventions suivants :
Taille latérale avec écimeuse : pendant les périodes de formation de la plante, dans les systèmes comme le smartree ou la taille ramifiée, des écimages latéraux doivent être effectués lorsque les branches atteignent une longueur d’environ 40 cm, freinant leur croissance et la redirigeant vers les branches dans l’alignement de la plantation et vers les branches de croissance en hauteur, car la tendance naturelle des arbres est globuleuse. Cela favorisera non seulement la formation de la plante mais aussi sa résistance au vent, car le centre de gravité sera bas et les troncs plus épais. La périodicité de ces écimages dépendra de la vitesse de croissance de la plantation.
Pour réaliser cette intervention, ID dispose de la prétailleuse PV-VIEW. Cette machine effectue une coupe nette de type ciseaux pour des branches jusqu’à 2 cm d’épaisseur, générant moins de nécrose que d’autres lames. De plus, elle travaille à des vitesses allant jusqu’à 12 km/h et s’adapte à tout cadre de plantation. Parmi la gamme de tailleuses à lames se trouve également la PV-SETO, avec une puissance de coupe supérieure pour des branches allant jusqu’à 3,5 cm de diamètre.
- Taille latérale avec machine à disques : Cette technique permet fondamentalement une réduction sévère de la main-d’œuvre dans l’oliveraie. Elle doit être utilisée une fois que la structure productive de l’oliveraie est formée, tant en hauteur qu’en longueur de mur. Elle doit être réalisée pendant les mois de repos végétatif en évitant les gelées qui pourraient endommager le bois. Le tracteur se déplace avec la machine à disques dans l’allée à une vitesse constante, effectuant des coupes parallèles à l’axe ou avec une légère inclinaison. La périodicité dépendra du degré de renouvellement de l’arbre, des objectifs de production attendus et de la stratégie. Il est important de noter qu’à la fin d’un cycle de taille mécanisée (3-5 ans), on n’observe aucune perte de production cumulée, ce qui explique pourquoi elle est de plus en plus courante dans les exploitations à haute densité. De plus, elle peut être utilisée pour récupérer des plantations affectées par le gel ou des attaques sévères de glyphodes, ou pour revitaliser des plantations vieillissantes en raison d’une trop grande largeur de haie ou de branches sèches à l’intérieur.
- Taille en hauteur ou topping : la hauteur de la plantation sera définie par la machine de récolte et doit toujours être limitée entre 2,5 et 2,9 m de hauteur. Pour maintenir la haie à cette hauteur, on pratique la taille appelée topping, qui consiste essentiellement à passer la machine à disques de coupe pour réduire la hauteur de l’oliveraie au moment jugé opportun. Cette intervention peut être réalisée aussi bien en hiver que pendant les mois d’été en fonction de la croissance, des objectifs et du développement de la plantation. Pour réaliser cette intervention, ID dispose de la machine V1.
Cette tailleuse s’adapte aux besoins de l’agriculteur pour la taille latérale et des cimes, à partir de 0,75 m de hauteur. Elle effectue une coupe parfaite grâce à des disques interchangeables pour tout type de branches. Et pour un rendement supérieur, nous proposons la V-DUAL, idéale pour effectuer des tailles sur deux rangées simultanément, conçue spécialement pour les grandes plantations.
Taille des branches basses : dans l’oliveraie en haie, les branches qui pendent en dessous des premiers 50-60 cm posent problème pour plusieurs raisons (leur production ne peut être récoltée, elles empêchent la fermeture des écailles de la récolteuse et constituent une barrière pour l’application d’herbicides ou le travail du sol par inter-ceps). Aujourd’hui, leur élimination peut être effectuée de manière très simple et rapide avec les tailleuses de bas mécaniques, qui s’attellent à l’avant du tracteur et permettent une gestion très efficace. Pour réaliser ce travail, ID propose l’OLIX. Ce nouveau design dispose de lames en acier au bore de 60 centimètres de diamètre et d’une turbine innovante qui aspire les branches basses pour réaliser une coupe parfaite.
« L’évolution n’est pas une théorie, c’est un fait »
Il est clair qu’il est difficile de changer la manière dont les différents travaux sont traditionnellement effectués dans l’oliveraie, mais nous devons comprendre que les systèmes de culture évoluent, et avec eux les tâches et les machines associées.
Comme vous avez pu le voir, la taille mécanisée dans les cultures à haute densité comme l’oliveraie en haie est une tâche qui s’accorde parfaitement avec ses principes fondamentaux.








